Impact de l'épidémie de COVID-19 sur la santé mentale des travailleurs
Santé Publique France a publié les résultats de 3 études complémentaires sur l'impact du Covid-19 sur la santé mentale des travailleurs. Il en ressort que les indicateurs de santé mentale étaient globalement dégradés en 2020 durant la première année de pandémie.
Depuis le 17 mars 2020 (date de mise en place du premier confinement), des mesures de distanciation sociale plus ou moins strictes ont été mises en place. Cela s'est traduit par des modifications organisationnelles dans les milieux professionnels : déploiement du télétravail, mise en place de protocole dans les entreprises, chômage partiel... Ces changements ont été plus ou moins bien vécus par les travailleurs.
Au travers les données de trois enquêtes menées en 2020, Santé Publique France a réalisé une synthèse pour mieux cerner la santé mentale, la consommation de tabac et d’alcool ainsi que les troubles du sommeil parmi les actifs occupés en période de pandémie. Les 3 études étaient les suivantes :
- L’enquête Coviprev (Santé publique France) déployée en population générale a permis d’étudier l’évolution, tout au long de l’année 2020, d’un certain nombre d’indicateurs de santé des actifs occupés, incluant leur santé mentale, la qualité de leur sommeil et leur satisfaction vis-à-vis de la vie actuelle et future des actifs occupés. Le principal constat est que 30,5 % des actifs occupés ont déclaré des symptômes d’anxiété au début du confinement contre 15,9 % fin juin 2020 et environ un actif sur cinq présentait des symptômes dépressifs en début des deux périodes de confinement. Les troubles du sommeil touchaient environ deux tiers des actifs occupés et étaient plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
- L’enquête sur l’évolution des conditions de travail et consommation de substances psychoactives en période d’épidémie (Santé publique France et ses partenaires) déployée auprès des salariés français a permis d’étudier les modifications de la consommation d’alcool et de tabac pendant la période de premier confinement entre mars et mai 2020. Le principal constat est que 30 % des personnes interrogées déclaraient avoir augmenté leur consommation de tabac contre 14 % pour l’alcool. Chez les hommes, l’augmentation de la consommation de tabac pendant le confinement était associée à une augmentation de la charge de travail alors que pour les femmes, elle était associée à une diminution de la charge de travail habituelle. Pour l’alcool, le fait de déclarer avoir eu une charge de travail moins importante que la charge de travail habituelle était associé à un risque accru d’augmenter sa consommation et ce uniquement pour les femmes.
- L’enquête Coset-Covid (Santé publique France) a permis d’évaluer la prévalence de troubles anxio-dépressifs en sortie de confinement en juin 2020 et de comprendre le rôle des changements observés dans la situation professionnelle et des facteurs organisationnels, chez les travailleurs indépendants et chez les travailleurs du monde agricole. Le principal constat est l’augmentation fréquente des difficultés de sommeil durant le confinement pour les travailleurs indépendants et les travailleurs du monde agricole. Les prévalences de symptomatologie d’anxiété (de dépression) en juin 2020 varient entre 7 et 22 % (7 et 19 %) selon les groupes professionnels.
Source Santé Publique France