Étude sur le télétravail et les conditions de travail des cadres
Dans une récente publication de l'INSEE intitulée "L'économie et la société à l'ère du numérique", la Dares apporte sa contribution avec un dossier sur le télétravail et son impact sur les conditions de travail des cadres.
Horaires plus souples, temps dans les transports réduit, moins d'expositions aux risques professionnels... Le télétravail est souvent présenté comme une solution miracle aux maux des travailleurs modernes et plus particulièrement des cadres. En 2017, les cadres étaient ainsi 11 % à pratiquer le télétravail (au moins 1 jour par semaine) contre 3 % chez le reste des salariés. On entend par télétravail "une forme d’organisation du travail, utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC), dans le cadre d’un contrat ou d’une relation d’emploi dans laquelle le travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière" (Dares Analyses 2019-051 "Quels sont les salariés concernés par le télétravail ?").
Avec son étude "Le télétravail permet-il d'améliorer les conditions de travail des cadres ?", la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) décrit une réalité moins idyllique. Isolement du travailleur, horaires atypiques et plus longs... Le télétravail n'a pas que des avantages et les cadres qui l'utilisent se déclarent souvent en moins bonne santé avec des risques dépressifs plus importants que chez les non-télétravailleurs. Toutefois, il faut nuancer ce dernier constat, car le lien entre détérioration de la santé et télétravail n'est pas clairement établi (le mauvais état de santé peut être antérieur au télétravail). Ce qui semble en revanche plus précis pour les auteurs de l'étude de la Dares, c'est l'exposition à de nouveaux risques pour les salariés en télétravail, "comme une durée ou une charge de travail excessive, la désynchronisation des horaires de travail, le brouillage des frontières entre les divers temps sociaux et un envahissement de la vie privée".
Au final, il semble que les télétravailleurs ne soient ni plus ni moins satisfaits de leur travail et de leurs conditions que les autres salariés.